L’équilibre – Le yin et le yang

Sous chaque société du Ciel il y a une société de l’Enfer correspondante à l’opposé. De cette correspondance résulte l’équilibre.

Il y a un perpétuel équilibre entre le Ciel et l’Enfer.

Les visions d’Emannuel Swedenborg (1688-1772) – Extrait du livre : Le Ciel et ses merveilles et de l’Enfer, écrit en 1758 et traduit du latin.

En tout il faut qu’il y ait équilibre, pour que quelque chose existe. Sans équilibre il n’y a point d’action ni de réaction, car l’équilibre a lieu entre deux forces dont l’une agit et l’autre réagit. ‘Le repos résultant d’une action et d’une réaction égales est appelé équilibre. (…)

Dans le Monde naturel, il y a équilibre dans toutes et dans chacune des choses. (..) il y a encore équilibre entre la chaleur et le froid, entre la lumière et l’ombre, entre le sec et l’humide. Une température moyenne est un équilibre. (…) Toute existence, ou tout Effet, a lieu dans un équilibre. (…)

L’équilibre spirituel, ou la liberté, existe en conséquence et subsiste entre le Bien qui agit d’une part et le Mal qui réagit d’autre part, ou entre le Mal qui agit d’une part et le Bien qui réagit de l’autre part.
L’équilibre entre le Bien qui agit et le Mal qui réagit a lieu chez les bons, et l’équilibre entre le Mal qui agit et le Bien qui réagit a lieu chez les méchants.

La vie de l’homme se rapporte au Bien et au Mal.

Si l’équilibre spirituel a lieu entre le Bien et le Mal, c’est parce que tout ce qui appartient à la vie de l’homme se rapporte au Bien et au Mal, et que la volonté en est le réceptacle. Il y a aussi un équilibre (…) entre le Bien et le Mal. (…)

Il y a un perpétuel équilibre entre le Ciel et l’Enfer. De l’Enfer s’exhale et monte continuellement un effort de faire le Mal, et du Ciel s’exhale et descend continuellement un effort de faire le Bien.
Dans cet équilibre est le Monde des esprits, qui tient le milieu entre le Ciel et l’Enfer. (…) Les Esprits qui sont bons suivent des chemins qui tendent au Ciel, mais les mauvais Esprits suivent des chemins qui tendent à l’Enfer. (…)

Les Anges dans les Cieux trouvent leur équilibre dans la mesure du Bien dans lequel ils ont voulu être, ou dans lequel ils ont vécu dans le monde, par conséquent aussi dans le degré d’aversion qu’ils ont eu pour le Mal.

Les Esprits dans l’Enfer trouvent leur équilibre dans la mesure du Mal dans lequel ils ont voulu être ou dans lequel ils ont vécu en ce monde, et par conséquent aussi dans le degré suivant lequel ils ont été de cœur et d’esprit opposés au Bien.

S’il n’y avait pas équilibre, il n’y aurait ni Ciel ni Enfer.

Si le Seigneur ne gouvernait non seulement les Cieux, mais aussi les Enfers, il n’y aurait aucun équilibre, et s’il n’y avait pas équilibre, il n’y aurait ni Ciel ni Enfer. En effet, toutes et chacune des choses qui sont dans l’univers, c’est-à-dire, tant dans le Monde naturel que dans le Monde spirituel, se soutiennent par un équilibre. Qu’il en soit ainsi, tout homme rationnel peut le percevoir.

Supposez seulement du surpoids d’un côté, et de l’autre pas de résistance, l’un et l’autre ne périraient-ils pas ? Il en serait ainsi dans le Monde spirituel, si le Bien ne réagissait contre le Mal, et n’en comprimait continuellement l’insurrection, si le Divin seul ne faisait cela, le Ciel et l’Enfer périraient, et avec eux tout le genre humain. (…)

L’équilibre entre les Cieux et les Enfers diminue et s’accroît selon le nombre de ceux qui entrent dans le Ciel et de ceux qui entrent dans l’Enfer, et chaque jour il en arrive par milliers. Or, connaître et percevoir cette diminution ou cet accroissement de l’équilibre, modérer et égaliser l’entrée comme avec une balance, c’est ce que ne peut faire aucun Ange, mais bien le Seigneur Seul, car le Divin procédant du Seigneur est omniprésent, et partout voit où quelque chose va mal. L’Ange voit seulement ce qui est près de lui, et ne perçoit même pas en soi ce qui arrive dans sa société. (…)

Le Seigneur veille à l’équilibre en le Ciel et l’Enfer de différentes façons.

Sous chaque société du Ciel il y a une société de l’Enfer correspondante à l’opposé. De cette correspondance résulte l’équilibre. C’est pourquoi, continuellement, le Seigneur pourvoit à ce que la société infernale qui est sous une société céleste ne prévale pas.

Quand elle commence à prévaloir, elle est contenue par divers moyens et ramenée à un juste rapport d’équilibre. Ces moyens sont en grand nombre, il va en être rapporté seulement quelques-uns. Certains moyens se rapportent à une plus forte présence du Seigneur.
D’autres, à une communication et à une conjonction plus étroites d’une ou de plusieurs sociétés avec d’autres sociétés.
D’autres, à rejeter dans des déserts les Esprits infernaux qui sont en surabondance. D’autres, à transporter quelques infernaux d’un Enfer dans un autre Enfer.
D’autres, à mettre en ordre ceux qui sont dans les Enfers, ce qui se fait aussi de différentes manières. D’autres, à cacher certains Enfers sous des enveloppes plus denses et plus épaisses ; et aussi à les enfoncer plus profondément ; outre d’autres moyens, et aussi des moyens employés dans les Cieux qui sont au-dessus.

Ces détails ont été donnés afin qu’on perçoive en quelque manière que le Seigneur Seul pourvoit à ce qu’il y ait partout équilibre entre le Bien et le Mal, ainsi entre le Ciel et l’Enfer ; car c’est sur un tel équilibre qu’est fondé le salut de tous dans les Cieux et de tous sur les terres.

Continuellement les Enfers attaquent le Ciel.

Il faut qu’on sache que continuellement les Enfers attaquent le Ciel, et s’efforcent de le détruire ; et que continuellement le Seigneur protège les Cieux, en détournant ses habitants des Maux provenant de leur propre et en les tenant dans le Bien qui procède de Lui-Même.

Il m’a été donné souvent de percevoir la sphère qui effluait des Enfers. C’était toute une sphère d’efforts pour détruire le Divin du Seigneur, et par conséquent le Ciel. J’ai perçu quelquefois les ébullitions de quelques Enfers. C’étaient des efforts pour s’en échapper et pour détruire.

Les Cieux, au contraire, jamais n’attaquent les Enfers, car la sphère Divine qui procède du Seigneur est un effort continuel pour le salut de tous ; et comme ceux qui sont dans les Enfers ne peuvent être sauvés, puisque tous ceux qui les habitent sont dans le Mal et contre le Divin du Seigneur, c’est pourquoi autant que possible, dans les Enfers, les séditions sont comprimées et les cruautés contenues, afin que les Esprits infernaux ne s’y déchaînent pas outre mesure les uns contre les autres. Cela aussi est opéré par les innombrables moyens de la puissance divine.

Toutes choses sont tenues dans l’équilibre, qui garantit la liberté.

Les visions d’Emannuel Swedenborg (1688-1772) – Extrait du livre : Le Ciel et ses merveilles et de l’Enfer, écrit en 1758 et traduit du latin.

Dans ce qui précède, où il a été traité du Ciel, il a été montré partout que le Seigneur est le Dieu du Ciel, qu’ainsi tout gouvernement des Cieux dépend du Seigneur. Et comme le rapport du Ciel à l’Enfer est tel que celui qui existe entre deux opposés qui agissent mutuellement l’un contre l’autre, et dont l’action et la réaction produisent un équilibre dans lequel toutes choses subsistent, c’est pourquoi pour que toutes choses, en général et en particulier, soient tenues dans l’équilibre, il est nécessaire que celui qui gouverne l’un gouverne aussi l’autre. Car si le même Seigneur ne repoussait les attaques de la part des Enfers, et n’y réprimait les folies, l’équilibre périrait, et la destruction de l’équilibre entraînerait la ruine du tout.

Tel est l’équilibre entre l’Enfer et le Ciel.

Mais il sera dit ici d’abord quelque chose de l’équilibre. On sait que lorsque deux opposés agissent mutuellement l’un contre l’autre, et que l’un réagit et résiste autant que l’autre agit et pousse, chez l’un comme chez l’autre la force est nulle, parce qu’il y a de part et d’autre une semblable puissance, et qu’alors l’un comme l’autre peut être mis à volonté en action par un troisième. Car lorsque chez les deux la force est nulle, par suite d’une opposition égale, la force du troisième fait tout, et aussi facilement que s’il n’y avait aucune opposition. Tel est l’équilibre entre l’Enfer et le Ciel.

Toutefois, ce n’est pas un équilibre comme entre ceux qui combattent de corps, la force de l’un équivalant à la force de l’autre, mais c’est un équilibre spirituel, à savoir, du Faux contre le Vrai, et du Mal contre le Bien.
De l’Enfer s’exhale continuellement le Faux d’après le Mal, et du Ciel s’exhale continuellement le Vrai d’après le Bien. C’est cet équilibre spirituel qui fait que l’homme est dans la liberté de penser et de vouloir ; car tout ce que l’homme pense et veut se rapporte, ou au Mal et par suite au Faux, ou au Bien et par suite au Vrai. Par conséquent, lorsqu’il est dans cet équilibre, il est dans la liberté, soit d’admettre ou recevoir le Mal et par suite le Faux provenant de l’Enfer, soit d’admettre ou recevoir le Bien et par suite le Vrai provenant du Ciel.

Chaque homme est tenu dans cet équilibre par le Seigneur, parce que le Seigneur gouverne l’un et l’autre, tant le Ciel que l’Enfer. Mais pourquoi l’homme est-il tenu par l’équilibre, dans cette liberté, et pourquoi, d’après la Divine Puissance, le Mal et le Faux ne lui sont-ils pas ôtés, et remplacés en lui par le Bien et le Vrai, c’est ce qui sera dit plus loin dans un article spécial.

Il m’a été donné quelquefois de percevoir la sphère du Faux d’après le Mal émanant de l’Enfer. C’était comme un continuel effort pour détruire tout Bien et tout Vrai, effort joint à la colère et à une sorte de fureur de ne pouvoir y parvenir, cet effort tendant surtout à annihiler et à détruire le Divin du Seigneur, et cela parce que c’est de Lui que procèdent tout Bien et tout Vrai. Au contraire, j’ai perçu, émanant du Ciel, la sphère du Vrai d’après le Bien, par laquelle était réprimée la fureur de l’effort qui s’élevait de l’Enfer, répression d’où résultait l’équilibre. Je percevais que cette sphère, émanée du Ciel, procédait du Seigneur Seul, quoiqu’elle parût procéder des Anges dans le Ciel.
Si elle était perçue procédant du Seigneur seul et non des Anges, c’était parce que chaque Ange dans le Ciel reconnaît que rien du Bien ni du Vrai ne vient de lui-même, mais que tout vient du Seigneur.

Mal n’a absolument aucune puissance en propre. Toute puissance appartient à Dieu.

Toute puissance, dans le Monde spirituel, appartient au Vrai d’après le Bien, et le Faux d’après le Mal n’a absolument aucune puissance. Si toute puissance appartient au Vrai d’après le Bien, c’est parce que le Divin Même dans le Ciel est le divin Bien et le divin Vrai, et qu’au Divin appartient toute puissance. Si le Faux d’après le Mal n’a absolument aucune puissance, c’est parce que toute puissance appartient au Vrai d’après le Bien, et que dans le Faux d’après le Mal il n’y a rien du Vrai d’après le Bien. De là vient que toute puissance est dans le Ciel, et qu’il n’y en a aucune dans l’Enfer.

En effet, chacun dans le Ciel est dans les Vrais d’après le Bien, et chacun dans l’Enfer est dans les Faux d’après le Mal. Car nul n’est admis dans le Ciel avant d’être dans les Vrais d’après le Bien, et nul n’est jeté dans l’Enfer avant d’être dans les Faux d’après le Mal.
Qu’il en soit ainsi, on le voit dans les articles où il a été traité du premier, du second et du troisième état de l’homme après la mort ; et que toute puissance appartient au Vrai d’après le Bien, on le voit dans l’article sur la puissance des Anges du Ciel.

Un tel équilibre ne peut exister à moins que le Seigneur ne gouverne l’un et l’autre, tant le Ciel que l’Enfer.

Tel est donc l’équilibre entre le Ciel et l’Enfer. Ceux qui sont dans le Monde des Esprits sont dans cet équilibre, car le Monde des Esprits tient le milieu entre le Ciel et l’Enfer ; et par suite aussi tous les hommes dans le monde sont tenus dans un semblable équilibre, car le Seigneur gouverne les hommes dans le monde par les Esprits qui sont dans le Monde des Esprits.

Ce sujet sera traité plus bas dans un article spécial. Un tel équilibre ne peut exister à moins que le Seigneur ne gouverne l’un et l’autre, tant le Ciel que l’Enfer, et ne modère l’effort des deux côtés. Autrement, les Faux d’après le Mal surabonderaient et affecteraient les bons Esprits simples qui sont dans les choses dernières du Ciel, et qui peuvent être pervertis plus facilement que les Anges mêmes ; et ainsi périrait l’équilibre, et avec l’équilibre la liberté chez les hommes. (…)

Qu’il y ait un Mal opposé à chaque Bien, et un Faux opposé à chaque Vrai, c’est ce qu’on peut savoir en ce qu’il n’existe rien sans rapport avec un opposé, et que d’après l’opposé on connaît la qualité d’une chose, et dans quel degré elle est, et que de là résulte toute perception et toute sensation. C’est pourquoi le Seigneur pourvoit continuellement à ce que toute société du Ciel ait son opposé dans une société de l’Enfer, et qu’entre elles il y ait équilibre.

Comme l’Enfer a été distingué en autant de sociétés qu’il y en a dans le Ciel, il y a aussi par conséquent autant d’Enfers que de sociétés du Ciel, car chaque société du Ciel est un Ciel dans une forme plus petite, de même chaque société de l’Enfer est un Enfer dans une forme plus petite. (…)

Lien extérieur Wikipédia : le yin et yang
Chapitre complémentaire : Emmanuel Swedenborg visite l’Enfer

Lucifer
La chute des Anges
Description de l’Enfer
Conciliabule dans l’enfer
Les démons