Si l’on en croit certains récits et visions mystiques, ces animaux semblent avoir bien existé. Les deux sources de ce chapitre sont : Anne Catherine Emmerich (1774-1824) et Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179). En fin de chapitre se trouve un texte d’Hérodote sur le serpent ailé.
A la jonction des épaules et de la poitrine sont attachées des ailes membraneuses semblables à celles de la chauve-souris.
Dans les récits de la mystique Anne Catherine Emmerich (1774-1824) à deux reprises, elle parle d’une sorte de Griffon vivant dans le sud de la France, peu après l’époque de Jésus.
Le récit de la vision se passe en Provence (sud de la France). Après l’Ascension de Jésus, Marie-Madeleine, Marthe et leur frère Lazare (et d’autres disciples) échouèrent au sud de la France. Les traces historiques laissées dans la région par ces témoins oculaires de la vie Jésus sont innombrables.
Pour plus de détails, lire le chapitre : Les premiers évangélisateurs de France.
Extrait du livre : Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ, écrite par clément Brentano, d’après les visions d’Anne-Catherine Emmerich. Le livre est consultable en ligne.
(…) Madeleine était plus à l’ouest dans une grotte presque inaccessible et elle faisait une rude pénitence. (la grotte de la sainte Baume, au nord de Marseille) Lazare était encore à Marseille. J’ai vu que Madeleine mourut peu de temps avant Marthe.
Sa grotte était dans une montagne sauvage dont les sommets faisaient de loin l’effet de deux tours penchées. Cette grotte s’appuyait sur des piliers formés par la nature et il y avait dans les parois des trous où l’on pouvait placer divers objets. Il s’y trouvait un autel de gazon surmonté d’une grande croix formée naturellement par des branches qui avaient poussé là. Il n’y avait pas d’image du Sauveur : une couronne était suspendue au milieu.
La couche de Madeleine n’était pas dans la grotte, mais à coté dans une paroi de rocher ou elle l’avait taillée elle-même. C’était comme un tombeau pratiqué dans la montagne et on pouvait la fermer avec une porte en clayonnage. Elle n’était pas facile à trouver.
(…) Madeleine aussi a dompté un dragon qui s’était placé devant sa grotte comme s’il eut voulu y entrer.
J’ai vu souvent des dragons. Ils sont autrement conformés que les lézards ailés (voir en fin de chapitre) ou les crocodiles, leur corps est plus arrondi : il a une croupe recourbée et quelque ressemblance avec celui du cheval.
Ils ont le cou épais, sans être court, la tête large et longue ; leur gueule est effrayante, et s’agrandit beaucoup lorsqu’elle s’ouvre, car elle est garnie des deux côtés d’une large peau plissée et pendante.
A la jonction des épaules et de la poitrine sont attachées des ailes membraneuses semblables à celles de la chauve-souris. Leurs jambes ne sont pas plus grosses qu’une jambe de vache : la partie supérieure en est courte : ils ont de longues griffes et une longue queue.
Lorsqu’ils volent ils replient leurs pieds de devant sous le ventre et étendent les pieds de derrière. Ils volent ordinairement droit devant eux : je les ai vus pourtant s’enlever par-dessus de grandes forêts de cèdres.
Je vis souvent sortir de leur gosier comme un trait de feu qui, tombant à terre, se changeait en une noire vapeur.
Ces animaux ont quelque chose d’affreux, de diabolique. Je ne les ai jamais vus en grand nombre : je n’ai pas vu non plus de nids où ils eussent leurs petits. Je ne les ai vus que dans des contrées tout à fait sauvages et désertes, au milieu de rochers affreux et dans de grandes cavernes ; quelquefois aussi au pied de vieux arbres ou au bord de fleuves et de lacs solitaires.
Les plus grands que j’aie vus avaient la grosseur d’un poulain : d’autres celle d’un porc. Ils n’attaquaient que les hommes isolés. Je vis souvent sortir de leur gosier comme un trait de feu qui tombant à terre se changeait en une noire vapeur. Dans les temps anciens, surtout avant Jésus-Christ, le règne animal produisait parfois des êtres différents de ceux que nous connaissons. Dans les temps plus rapprochés de nous, je n’en ai vu aucun. (…)
Le griffon est considéré comme un animal réel, et personne ne parait douter de son existence.
Extrait du site Wikipédia
(…) Le griffon intègre sans difficulté le monde du Moyen Âge. Il est en effet considéré comme un animal réel appartenant au genre des oiseaux, et personne ne parait douter de son existence. Il se rencontre très tôt dans l’art et la littérature chrétienne.
Il gagne ensuite l’ensemble des formes d’art et des régions occidentales, fait l’objet de nombre de commentaires savants dans les bestiaires et encyclopédies médiévales, et parcourt même plusieurs œuvres littéraires romanesques. Citons, entre autres, le commentaire d’Isidore de Séville dans ses Étymologies, qui trouve des répercussions durant tout le Moyen Âge, ou encore certaines versions du Roman d’Alexandre.
Le griffon ne bénéficie que d’un symbolisme réduit. (…)
Sa respiration est si forte et si âcre qu’elle s’enflamme aussitôt quand il sort, comme quand il fait un feu avec des pierres.
Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179) également décrit quelques espèces aujourd’hui disparus, notamment certains reptiles volants de grosse tailles comme le Griffon et le Dragon, dont le souffle pouvait s’enflammer, ainsi que la Licorne, décrite aussi par Anne Catherine Emmerich, qui révéla qu’il en existait encore sur les hautes montagnes de l’Himalaya mais qu’elles sont difficiles à approcher car elles fuient les hommes et savent repérer leurs approches.
Extrait de l’ouvrage : Livre des subtilités des créatures divines
Dragon (Draco) : Le dragon a une chaleur étrange et sèche et un feu excessif, mais sa chair ne brûle pas à l’intérieur. Sa respiration est si forte et si âcre qu’elle s’enflamme aussitôt quand il sort, comme quand il fait un feu avec des pierres. Il déteste beaucoup les êtres humains et, selon sa nature, a des arts diaboliques, c’est pourquoi parfois, lorsqu’il émet son souffle, les esprits de l’air grâce à ce souffle dérangent l’air.
Tout dans leur chair et leurs os est contraire à la médecine humaine, sauf leur sang. Lorsque le dragon commande son souffle, son sang est sec et non fluide. Lorsque votre souffle est à l’intérieur de lui, votre sang est humide et fluide, donc aucun médicament ne se trouve dans votre sang (…) Personne ne devrait manger ni boire de ce sang pur et unique. Si quelqu’un fait cela, il mourra immédiatement.
Dans le même registre, Sainte Hildegarde parle du Griffon et de la Licorne.
Les serpents ailés
Hérodote, historien grecques (- 484 – 425 av. JC)
LXXV. Il y a, dans l’Arabie, assez près de la ville de Buto, un lieu où je me rendis pour m’informer des serpents ailés. Je vis à mon arrivée une quantité prodigieuse d’os et d’épines du dos de ces serpents. Il y en avait des tas épars de tous les côtés, de grands, de moyens et de petits. Le lieu où sont ces os amoncelés se trouve à l’endroit où une gorge resserrée entre des montagnes débouche dans une vaste plaine qui touche à celle de l’Égypte.
On dit que ces serpents ailés volent d’Arabie en Égypte dès le commencement du printemps ; mais que les ibis, allant à leur rencontre à l’endroit où ce défilé aboutit à la plaine, les empêchent de passer, et les tuent. Les Arabes assurent que c’est en reconnaissance de ce service que les Égyptiens ont une grande vénération pour l’ibis ; et les Égyptiens conviennent eux-mêmes que c’est la raison pour laquelle ils honorent ces oiseaux.
LXXVI. (…) Le serpent volant ressemble, pour la figure, aux serpents aquatiques ; ses ailes ne sont point garnies de plumes, elles sont entièrement semblables à celles de la chauve-souris. En voilà assez sur les animaux sacrés.