La nuit des morts-vivants, la vraie histoire

La notion de survivre à une attaque de zombis est rentrée dans la culture populaire grâce aux films d’horreur, dont le premier fut La Nuit des morts-vivants (1968). Or une scène similaire eut vraiment lieu lors de la Passion.
Les Évangiles canoniques en parlent un peu, idem pour Maria Valtorta, mais c’est surtout Anne-Catherine Emmerich qui donne le plus de détails.

Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent

Extrait de l’Évangile selon saint Matthieu

Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent.

Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la Ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens.

À la vue du tremblement de terre et de ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d’une grande crainte et dirent : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! » (…)

Il y avait des gens qui juraient en avoir vu sortir les squelettes qui, pendant un instant, reprenaient une apparence humaine

Extrait du tome 9 des Évangiles de Maria Valtorta

La ville est en proie à la terreur. Des gens errent en se battant la poitrine ; des gens font un bond en arrière ou se retournent épouvantés en entendant derrière eux une voix ou un pas.

Dans un des si nombreux archivoltes obscurs, l’apparition de Nicodème, vêtu de laine blanche — car pour aller plus vite, il a enlevé sur le Golgotha son manteau foncé — fait pousser un cri de terreur à un pharisien qui s’enfuit. Puis il s’aperçoit que c’est Nicodème et il s’attache à son cou, étrangement expansif, en criant :      

« Ne me maudis pas ! Ma mère m’est apparue et m’a dit : « Sois maudit pour toujours ! » et puis il s’affaisse sur le sol en disant : « J’ai peur ! J’ai peur ! »       

« Mais ils sont tous fous ! » disent les deux.  

Ils arrivent au Prétoire. C’est seulement là, pendant qu’ils attendent d’être reçus par le Proconsul, que Joseph et Nicodème réussissent à savoir la raison de telles terreurs. Beaucoup de tombeaux s’étaient ouverts par suite de la secousse tellurique et il y avait des gens qui juraient en avoir vu sortir les squelettes qui, pendant un instant, reprenaient une apparence humaine et s’en allaient en accusant ceux qui étaient coupables du déicide et en les maudissant. (…)

Leurs mains étaient enveloppées de larges bandes de toile, ou cachées sous d’amples manches pendantes attachées autour des bras. Les linges qui couvraient je visage étaient relevés sur Leurs têtes.
Leurs faces pâles, jaunes et desséchées, se détachaient sur leurs longues barbes ; leur voix avait un son étrange et insolite. (Vision d’Anne-Catherine Emmerich)

Image du film La Nuit des morts-vivants (1968)

Voici donc le récit le plus complet de cette fascinante histoire.

Jésus envoya plusieurs âmes des limbes dans leurs corps, afin qu’elles effrayassent et avertissent les impénitents et qu’elles rendissent témoignage de lui.

Extrait de la Vie de N. S. Jésus Christ recueillis par Clément BRENTANO d’après les visions d’Anne-Catherine Emmerich (1774-1824) – La Douloureuse Passion – Éditions de 1860.

Il était un peu plus de trois heures lorsque Jésus rendit l’esprit. Quand la première secousse du tremblement de terre fut passée, plusieurs des Pharisiens reprirent leur audace : ils s’approchèrent de la fente du rocher du calvaire, y jetèrent des pierres et essayèrent d’en mesurer la profondeur avec des cordes.

Comme ils ne purent pas en trouver le fond, cela les rendit pensifs, ils remarquèrent avec quelque inquiétude les gémissements du peuple et quittèrent le Calvaire. Beaucoup de gens se sentaient intérieurement changés ; la plupart des assistants s’en retournèrent à Jérusalem frappés de terreur ; plusieurs étaient convertis.

Une partie des cinquante soldats romains qui se trouvaient là alla renforcer ceux qui gardaient la porte de la ville, en attendant l’arrivée des cinq cents autres qu’on avait demandés. La porte avait été fermée et d’autres postes voisins furent occupés pour prévenir l’affluence du peuple et toute espèce de mouvement tumultueux.
Cassius et cinq soldats environ restèrent autour de la plate-forme circulaire, s’appuyant au terrassement qui la soutient. Les amis de Jésus entouraient la croix, s’asseyaient vis-à-vis elle, et pleuraient. Plusieurs des saintes femmes étaient revenues à la ville. Le silence et le deuil régnaient autour du corps de Jésus. On voyait au loin, dans la vallée et sur les hauteurs opposées, se montrer çà et là quelques disciples, qui regardaient du côté de la croix avec une curiosité inquiète et disparaissaient s’ils voyaient venir quelqu’un.

Lorsque Jésus, poussant un grand cri, remit son esprit entre les mains du Père céleste, je vis son âme, semblable à une forme lumineuse, entrer en terre au pied de la crois, et avec elle une troupe brillante d’anges, parmi lesquels était Gabriel. Ces anges chassaient de la terre dans l’abîme une multitude de mauvais esprits.
Jésus envoya plusieurs âmes des limbes dans leurs corps, afin qu’elles effrayassent et avertissent les impénitents et qu’elles rendissent témoignage de lui.

Le tremblement de terre qui fendit la roche du Calvaire causa beaucoup d’écroulements, surtout à Jérusalem et dans la Palestine. On avait à peine repris courage au retour de la lumière dans la ville et dans le Temple, que les secousses qui agitaient le sol et le fracas des édifices qui s’écroulaient répandirent une terreur encore plus grande. Cette terreur fut portée au plus haut degré quand les gens qui fuyaient en pleurant rencontrèrent sur leur chemin des morts ressuscités qui les avertissaient et les menaçaient.

Dans la ville et le Temple

Dans le Temple, les Princes des Prêtres venaient de reprendre le sacrifice, momentanément interrompu par la frayeur qu’avaient répandue les ténèbres, et ils triomphaient du retour de la lumière lorsque tout à coup le sol trembla, le bruit des murs qui s’écroulaient et du voile du Temple qui se déchirait frappa la foule d’une terreur muette, à laquelle succédèrent par endroits des cris lamentables.

Mais il y avait tant d’ordre partout, l’immense édifice était si plein, les allées et venues des gens qui sacrifiaient si parfaitement réglées, les cérémonies de l’immolation des agneaux et de l’aspersion de l’autel avec Leur sang se développaient si régulièrement, à travers les longues files des prêtres, au milieu du chant des cantiques et du bruit des trompettes, tout cela occupait tellement les yeux et les oreilles, que la peur ne produisit pas tout d’abord un désordre et une déroute générale. Les sacrifices se continuèrent donc tranquillement. dans quelques endroits, tandis qu’ailleurs régnait l’épouvante et qu’ailleurs encore la terreur était calmée par les efforts des prêtres.

Mais, à l’apparition des morts qui se montrèrent dans le Temple, tout se dispersa, et le sacrifice fut laissé là, comme si le Temple eût été souille. Toutefois, cela ne se lit encore que successivement ; et pendant qu’une partie des assistants descendait précipitamment les degrés du Temple, d’autres étaient maintenus par les prêtres, ou n’étaient pas encore atteints par la frayeur universelle.

Toutefois l’angoisse et l’épouvante se manifestaient partout, à divers degrés, d’une façon qu’on ne saurait décrire. On ne peut se faire une idée du ce qui se passait qu’en se représentant une fourmilière sur laquelle on a jeté des pierres, ou qu’on a remuée avec un bâton. Pendant que la confusion règne sur un point, le travail continue sur un autre et même à l’endroit où ce trouble a commencé, tout se remet promptement en ordre.

Le grand-prêtre Caïphe et les siens, dans leur audace désespérée, conservèrent leur présence d’esprit. Semblables aux chefs habiles d’une ville révoltée, ils conjurèrent le danger en menaçant, en exhortant et en faisant jouer tous les ressorts. Grâce à leur endurcissement diabolique et à la tranquillité apparente qu’ils gardèrent, ils empêchèrent qu’il y eut une perturbation universelle et firent si bien que la masse du peuple ne vit pas dans ces terribles avertissements un témoignage rendu à l’innocence de Jésus.

La garnison romaine de la forteresse Antonia fit aussi de grands efforts pour maintenir l’ordre, en sorte que, malgré la terreur et la confusion générales, la célébration de la fête cessa sans qu’il y eût de tumulte populaire ; la foule se dispersa peu à peu et l’explosion qu’on pouvait craindre fut étouffée, tout se borna à l’agitation pleine d’angoisse que chacun remporta chez soi, et que l’habileté des Pharisiens comprima chez le plus grand nombre.

Telle était la situation générale de la ville.
Voici maintenant les faits particuliers dont je me souviens :

Les deux grandes colonnes situées à l’entrée du sanctuaire du Temple, et entre lesquelles était suspendu un magnifique rideau s’écartèrent l’une de l’autre ; le linteau qu’elles supportaient s’affaissa, le rideau se déchira avec bruit dans toute sa longueur, et le sanctuaire fut ouvert à tous les regards. Ce rideau était rouge, bleu, blanc et jaune.

Plusieurs cercles astronomiques y étaient représentés ainsi que diverses figures comme celle du serpent d’airain. Près de la cellule où priait habituellement le vieux Siméon, laquelle était à côté du sanctuaire, dans les murs du nord, une grosse pierre tomba et la voûte s’écroula. Dans quelques salles, le sol s’abaissa, les seuils se déplacèrent et des colonnes s’écartèrent. (…)

Il y eut bien une centaine de morts de toutes les époques qui parurent avec leurs corps à Jérusalem et dans les environs.

Pendant que tout ceci se passait dans le Temple, la même épouvante régnait en plusieurs lieux de Jérusalem. Un peu après trois heures, beaucoup de tombes s’écroulèrent, surtout dans les jardins situés au nord-ouest ; j’y vis des morts ensevelis, dans quelques-unes il n’y avait que des lambeaux d’étoffe et des ossements ; il y en avait d’autres d’où sortait une odeur infecte.

Les marches du tribunal de Caiphe, où Jésus avait été outragé s’écroulèrent, ainsi qu’une partie du foyer où Pierre avait renié son maître. On y vit apparaître le grand-prêtre Simon le Juste, aïeul de Siméon, qui avait prophétisé lors de la présentation de Jésus au Temple. Il fit entendre des paroles terribles sur le jugement inique qui avait été rendu en ce lieu.

Plusieurs membres du Sanhédrin s’y étaient rassemblés. Les gens qui, la veille, avaient fait entrer Pierre et Jean, se convertirent et s’enfuirent vers les disciples. Près du palais de Pilate, la pierre se fendit et le sol s’affaissa au lieu où Jésus avait été montré au peuple ; tout l’édifice fut ébranlé, et la cour du tribunal voisin s’affaissa au lieu où les innocents, égorgés par Hérode, avaient été enterrés. Dans plusieurs autres endroits de la ville, des murs se fendirent ou s’écroulèrent ; toutefois, aucun édifice ne fut entièrement détruit.

Le superstitieux Pilate était frappé de terreur, et incapable de donner aucun ordre. Son palais s’ébranlait, le sol tremblait autour de lui, et il fuyait d’une chambre dans l’autre. Les morts se montraient dans la cour intérieure, et lui reprochaient son jugement inique. Il crut que c’étaient les dieux du prophète Jésus, et se réfugia dans le coin le plus retiré de sa maison, où il offrit de l’encens et fit des veux à ses idoles pour qu’elles empêchassent les dieux du Galiléen de lui nuire. Hérode était dans son palais, tout tremblant, et il y avait fait tout fermer.

Il y eut bien une centaine de morts de toutes les époques qui parurent avec leurs corps à Jérusalem et dans les environs. Ils s’élevaient hors des tombeaux écroulés, se dirigeaient, le plus souvent deux par deux, vers certains endroits de la ville, se présentaient au peuple qui fuyait dans toutes les directions et rendaient témoignage de Jésus en prononçant quelques paroles sévères.

Ils entrèrent dans les maisons de leurs descendants et rendirent témoignage pour Jésus

La plupart des tombeaux étaient situés isolément dans les vallées en dehors de la ville, mais il y en avait aussi beaucoup dans les quartiers nouvellement adjoints à Jérusalem, surtout dans le quartier des jardins vers le nord-ouest, entre la porte de l’angle et celle du crucifiement : il y avait aussi autour du Temple et au-dessous plusieurs tombeaux cachés ou ignorés. Tous les cadavres qui furent mis au jour lorsque les tombeaux s’ouvrirent, ne ressuscitèrent pas ; il y en eut qui ne devinrent visibles que parce que les sépultures étaient communes. Mais beaucoup dont l’âme fut envoyée des limbes par Jésus se levèrent, découvrirent leurs visages et errèrent dans les rues comme s’ils n’eussent pas touché la terre.

Ils entrèrent dans les maisons de leurs descendants et rendirent témoignage pour Jésus avec des paroles sévères contre ceux qui avaient pris part à la mort du Sauveur. Je les voyais aller par les rues, le plus souvent deux à deux : je ne voyais pas le mouvement de leurs pieds sous leurs longs linceuls ; il semblaient qu’ils planassent à fleur de terre.

Leurs mains étaient enveloppées de larges bandes de toile, ou cachées sous d’amples manches pendantes attachées autour des bras. Les linges qui couvraient je visage étaient relevés sur Leurs têtes. Leurs faces pâles, jaunes et desséchées, se détachaient sur leurs longues barbes ; leur voix avait un son étrange et insolite.

Cette voix qu’ils firent entendre et leur passage rapide d’un lieu à l’autre sans s’arrêter et sans prendre garde à ce qui se trouvait sur leur chemin, fut leur unique manifestation ; ils semblaient n’être rien que des voix. Ils étaient ensevelis suivant l’usage qui régnait au moment de leur mort avec quelques différences selon leur condition et leur âge.

Aux endroits où la sentence de mort de Jésus avait été proclamée avant qu’on se mit en marche pour le Calvaire, ils s’arrêtèrent un moment et crièrent : “ Gloire à Jésus et malheur à ses meurtriers ! ” Le peuple se tenait à une grande distance, écoutait, tremblait et s’enfuyait lorsqu’ils s’avançaient.

Sur le forum, devant le palais de Pilate, je les entendis proférer des paroles menaçantes : je me souviens de ces mots : “ Juge sanguinaire ”. La terreur était grande dans la ville, et chacun se cachait dans les coins les plus obscurs de sa maison. Les morts rentrèrent dans leurs tombeaux vers quatre heures.

Après la résurrection de Jésus, il y eut encore, en divers endroits, plusieurs apparitions. Le sacrifice fut interrompu, la confusion se mit partout et peu de personnes mangèrent le soir l’agneau pascal. (…)