L’initiateur du complot contre Jésus.
Extrait du site maria-valtorta.org
C’est chez lui que Jésus prononce l’apostrophe célèbre : « Malheur à vous, pharisiens ! » C’est un personnage puissant du Sanhédrin : il est trésorier du Temple. Sa pratique religieuse est stricte :
« Tout est conforme aux 613 préceptes, dit-il de sa maison : rideaux sans dessins, meubles sans ornements, rien comme vases sculptés… « Ainsi en est-il dans ma maison comme dans mes vêtements et ceux de ma maison ».
Le portrait qu’en dresse Maria Valtorta, est peu sympathique : « Flegme glacial de serpent venimeux ». « Voix de serpent ». Il feint d’être avide des paroles de Jésus pour mieux le piéger. Jésus n’en est pas dupe et l’avertit :
« Tu as aussi une autre faim inavouée, ô Elchias, et tes amis aussi. Cette nourriture vous sera donnée aussi… Elle vous corrompra l’intérieur comme les figues aigries corrompent les viscères ».
Pour piéger Jésus, il le convie à un banquet, mais il le presse à table sans lui permettre les ablutions rituelles. Le banquet, glacial, tourne court : Jésus prononce sa grande condamnation du pharisaïsme et s’en va. Les synhédristes décident alors de perdre Jésus.
À partir de ce banquet, l’hostilité se transforme en complot. Il ne reste qu’à espionner faits et gestes : Judas s’en charge contre une promesse de gloire et de l’argent.
Elchias est absolu dans sa traque : il n’hésite pas à recommander le meurtre ni pour Jésus, ni pour qui le gêne, comme Simon, le parricide devenu fou.
Il tend un autre piège avec la complicité de Judas : celui de Sidonia, l’aveugle-né guéri un shabbat. Le piège échoue, Sidonia n’a pas vu celui qui l’a guérit, ses parents non plus : il ne peut témoigner. Elchias presse de plus en plus Judas de trouver une occasion de faire chuter Jésus.
Jésus se rend à Bétéron, ville sacerdotale d’Ephraïm d’où est natif Elchias. Il guérit un membre de sa famille mais n’en récolte aucune reconnaissance. Il avertit les habitants des malheurs qu’attirent les cœurs endurcis.
En tant que trésorier, c’est Elchias qui donne les trente deniers à Judas, soit le prix dérisoire d’un mois de salaire d’un journalier. On apprend aussi qu’ils avaient l’intention de tuer Judas après la mort de Jésus.
« Si nous tuons le Nazaréen qui… est un juste… nous pourrons bien tuer également Judas Iscariote, qui est un pécheur… »
Au milieu de la pagaille qui suit le tremblement de terre accompagnant la mort de Jésus, il croise Joseph d’Arimathie de retour du saint sépulcre. Il le menace :
« Ne pense pas pouvoir soustraire le Cadavre. Nous avons pris des mesures pour que le jeu cesse. »
Elchias croise peu après la Vierge Marie soutenue par Jean. Il profère « une injure atroce ». Jean lui saute à la gorge en le menaçant : « Demande-lui pardon ou bien je t’étrangle, démon ! » Elchias s’exécute avant d’être arrêté par les romains pour trouble de l’ordre public.
Description de la maison d’Elchias lors du banquet donné en l’honneur de Jésus. On apprend aussi que Judas devait être tuer après la mort de Jésus.
Extrait des visions de Maria Valtorta (Italie)
Jésus entre dans la maison de son hôte, peu éloignée du Temple mais dans la direction du quartier qui s’étend au pied de Tophet.
C’est une demeure pleine de dignité, quelque peu austère, celle d’un pratiquant exagérément strict. Je crois que les clous eux-mêmes sont placés conformément au nombre et à la position prescrits par certains des six cent treize préceptes.
Il n’y a pas un dessin dans les étoffes, pas un ornement sur les murs, pas un bibelot… rien de ces petites choses qui, même chez Joseph, Nicodème et chez les pharisiens de Capharnaüm, servent à embellir la maison. Celle-ci laisse transparaître de toutes parts l’esprit de son propriétaire.
Elle est glaciale, tant elle est dépouillée de tout ornement, et les meubles sombres et lourds, équarris comme autant de sarcophages, lui donnent l’air encore plus austère. C’est une maison dont on se sent repoussé, qui n’accueille pas mais enserre hostilement celui qui y pénètre.
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Puis s’en suit le repas avec Jésus et les douze apôtres où Jésus dit aux pharisiens qu’il est le Messie et qu’il ressuscitera par lui-même.
Une fois le repas et les dialogues terminés, voici la suite du texte.
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Venez, vous autres. Partons. Et, se faisant précéder par les douze, Jésus sortit le dernier.
Silence…
Puis ceux qui sont restés poussent un grand cri en parlant tous à la fois :
« Il faut le poursuivre, le prendre en défaut, trouver des objets d’accusation ! Il faut le tuer !… »
Autre silence…
Deux hommes partent, dégoûtés par la haine et les propos des pharisiens : l’un est le parent d’Elchias, l’autre celui qui, à deux reprises, a défendu le Maître.
Pendant ce temps, ceux qui sont restés se demandent :
« Et comment faire ? » Encore un silence…. Puis, avec un éclat de rire éraillé, Elchias dit : « Il faut travailler Judas, fils de Simon…
– Oui ! C’est une bonne idée, mais tu l’as offensé ! …
– Je m’en occupe » dit celui que Jésus a appelé Simon Boetos. « Eléazar, fils d’Hanne, et moi, nous allons l’embobiner…
– Quelques promesses…
– Un peu de menaces…
– Beaucoup d’argent…
– Non : pas beaucoup… Des promesses, des promesses de beaucoup d’argent…
– Et puis ?
– Quoi : et puis ?
– Hé ! Après, quand tout sera terminé, que lui donnerons-nous ?
– Mais rien ! La mort ! Ainsi… il ne parlera plus, dit lentement et cruellement Elchias.
– Oh ! la mort…
– Cela te fait horreur ? Allons donc ! Si nous tuons le Nazaréen qui… est un juste… nous pourrons bien tuer également Judas Iscariote, qui est un pécheur… »
Il y a certaines hésitations…
Mais Elchias, se levant, dit :
« Nous demanderons aussi conseil à Hanne… Et vous verrez qu’il… trouvera l’idée bonne. Vous y viendrez vous aussi… Ah ! vous y viendrez… »
Ils sortent tous derrière leur hôte qui s’en va en répétant :
« Vous y viendrez… Vous y viendrez ! »
Judas détestait les pharisiens
Texte issu de la même scène, celle du banquet chez le pharisien Elchias. Lire le texte en entier sur le site de Maria Valtorta.
(Après les reproches des pharisiens à Judas sur sa façon de s’habiller, juger trop colorée)
Judas est déjà las d’être bon. Et il rétorque :
« Dans ce cas, il y aurait bien de choses luxueuses à enlever de chez vous aussi, membres du Sanhédrin ! S’il vous fallait retirer tous les dessins mis pour couvrir l’aspect de vos âmes, vous feriez bien triste figure.
– Comment oses-tu parler ainsi ?
– Comme quelqu’un qui vous connaît.
Judas révèle qu’il ne croit plus à l’enfer.
Extrait des évangiles de Maria Valtorta « l’Evangile tel qu’il m’a été révélé – Tome 5 – chapitre 46 « Jésus vers Gadara »
« Mais l’Enfer existe-t-il réellement ? » demande l’Iscariote.
« Mais que dis-tu ?» demandent ses compagnons scandalisés.
« Je dis : existe-t-il vraiment ? Moi, je n’y crois pas, et je ne suis pas le seul. »
« Païen ! » crient-ils avec horreur.
« Non. Israélite. Nous sommes nombreux en Israël à ne pas croire à cette blague. »
« Mais alors comment fais-tu pour croire au Paradis ? », « Et à la justice de Dieu ? », « Où mets-tu les pécheurs ? », « Comment expliques-tu Satan ? » crient-ils nombreux.
« Je dis ce que je pense. On m’a reproché, tout à l’heure, d’être un menteur. Je vous montre que je suis sincère, même si vous en êtes scandalisés et si cela me rend odieux à vos yeux. Du reste je ne suis pas le seul en Israël, depuis que Israël a fait des progrès dans le domaine de la science par ses relations avec les hellénistes et les romains, qui soit de cet avis.
Et le Maître, le seul dont je respecte le jugement, ne peut le reprocher ni à moi ni à Israël, Lui qui protège les Grecs et les romains et en est ouvertement l’ami… Moi, je pars de ce concept philosophique : si tout est contrôlé par Dieu, tout ce qui est fait par nous est le fait de sa volonté, et par conséquent Il doit nous récompenser tous de la même façon puisque nous ne sommes que des automates mus par Lui.
Nous sommes des êtres privés de volonté. Le Maître le dit aussi : « La Volonté du Très-Haut. La Volonté du Père ». Voilà l’unique Volonté. Et elle est tellement infinie qu’elle écrase et anéantit la volonté limitée des créatures. Par conséquent aussi bien le Bien que le Mal, qu’il semble que nous faisons, c’est Dieu qui le fait, car c’est Lui qui l’impose.
Par conséquent, Il ne nous punira pas du mal et ainsi Il exercera sa justice parce que nos fautes ne sont pas volontaires mais imposées par Celui qui veut que nous les fassions pour qu’il y ait le Bien et le Mal sur la terre. Celui qui est méchant sert pour l’expiation de ceux qui le sont moins. Et il souffre par lui-même de ne pouvoir être considéré comme bon et c’est ainsi qu’il expie sa part de faute. Jésus l’a dit. L’enfer est sur la terre et dans le cœur des hommes.
Satan, moi je ne le sens pas. Il n’existe pas. J’y croyais autrefois, mais depuis quelque temps, je suis sûr que tout cela c’est de la blague. Quand on en est persuadé, on arrive à la paix. »
Judas débite ces… théories avec un tel aplomb qu’il en coupe le souffle aux autres… Jésus se tait, et Judas le taquine : « N’ai-je pas raison, Maître? »
« Non » Et son « non » est tellement sec qu’il semble une explosion.
« Et pourtant moi… Satan, je ne le sens pas et je n’admets pas le libre arbitre, le Mal. Et tous les sadducéens sont avec moi, et avec moi il y en a beaucoup d’autres, d’Israël ou non. Non. Satan n’existe pas.»
Jésus le regarde, d’un regard qui est si complexe que l’on ne peut l’analyser. C’est le regard d’un Juge, d’un Médecin, de quelqu’un qui souffre, qui est stupéfait… c’est tout à la fois… Judas, désormais lancé, dit pour terminer : « C’est sans doute que je suis meilleur que les autres, plus parfait, que j’ai surmonté la terreur des hommes pour Satan. »
Et Jésus se tait. Et lui l’excite : « Mais parle ! Pourquoi n’en ai-je pas la terreur ? » Jésus se tait.
« Tu ne réponds pas, Maître ? Pourquoi ? As-tu peur ? »
« Non. Je suis la Charité. Et la Charité retient son jugement jusqu’à ce qu’elle soit obligée de le donner… Laisse-moi, et retire-toi » dit-il enfin parce que Judas essaye de l’embrasser, et il termine en un souffle, serré de force dans les bras du blasphémateur :
« Tu m’inspires du dégoût ! Satan, tu ne le vois ni ne le sens car il n’est qu’un avec toi. Va-t’en démon ! »
Judas, effronté, le baise et rit, comme si le Maître lui avait dit en secret quelque louange. Il revient vers les autres qui se sont arrêtés abasourdis, et il leur dit :
« Vous voyez ? J’ai su ouvrir le cœur du Maître et je le rends heureux parce que je Lui montre ma confiance et j’en reçois une instruction. Vous, au contraire !… Vous n’osez jamais parler. C’est que vous êtes des orgueilleux. Oh ! moi, j’apprendrai de Lui plus que tous. Et je pourrai parler…»
Chapitre complémentaire : Judas de Kériot, l’Iscariote