Le christianisme en Tunisie

A défaut de message prophétique sur la Tunisie, voici quelques informations.

Le nombre de chrétiens en Tunisie représente 0,5 % de la population totale. Toutefois, les conversions au christianisme y seraient moins nombreuses que dans les autres pays du Maghreb.

L’église Sainte-Croix de Tunis, construite en 1662, est la plus ancienne des église de Tunisie. L’installation d’importants bagnes d’esclaves chrétiens capturés est à l’origine de la construction des premières chapelles.

Le christianisme antique semble s’être maintenu en Afrique du nord jusqu’au XIIe siècle, comme en témoignent les historiens arabes qui mentionne l’existence au XIe siècle, d’une église à Tlemcen et les ruines d’une autre à Alger, et plus tard attestent la présence de chrétiens parmi les Berbères.
La présence d’un nombre important de stèles funéraires chrétiennes datés du XIe siècle, l’usage par les Berbères d’un dialecte roman (al latini al afariqui) à la même époque, la persistance des pèlerinages sur le tombeau de saint Cyprien corroborent leur témoignage.

Le dernier des évêques d’Afrique du nord est celui de Carthage, dont la dernière trace remonte à l’an 1076. L’Église survit jusqu’à la prise de Tunis par Abd al-Mumin en 1159, qui oblige les chrétiens à choisir entre la conversion ou la mort.

Saint Cyprien

Cyprien de Carthage, né vers 200 et mort en martyr le 14 sept. 258 sous la persécution de Valérien, est un Berbère converti au christianisme, évêque de Carthage et Père de l’Église. Il est, après saint Augustin, l’un des plus grands témoins de la doctrine de l’Église latine des premiers siècles.

Cyprien fut un homme de prière au service de l’unité de l’Église et un éminent pasteur auprès de nombreuses Églises d’Afrique. Il a écrit en latin de nombreux traités ainsi que des lettres. Leur objet et leur but est de défendre le christianisme et de soutenir la foi des chrétiens. Les lettres de saint Cyprien sont des documents historiques précieux, notamment pour comprendre l’évolution du droit ecclésiastique.

La basilique de Saint-Cyprien, appelée aussi basilique près de Sainte-Monique, est une basilique chrétienne en ruines située à la lisière du site archéologique tunisien de Carthage, sur le plateau de Bordj Djedid et en bordure de la mer.
L’occupation du site par les Vandales ariens dès la prise de Carthage par Genséric est attestée par les sources littéraires sous Genséric et jusqu’au règne de Gélimer, l’église étant reprise par les catholiques le 14 septembre 533.
Avec l’occupation arabe du site, le tombeau de Cyprien « disparaît de l’histoire ».

Une vaste construction est retrouvée en 1915 et identifiée à la basilique de saint Cyprien grâce à un texte de saint Augustin qui la situait « en avant de la ville, près de la mer. Le monument était entouré d’un vaste cimetière dont certaines tombes étaient pourvues de mosaïques. L’intérieur de l’église abritait également de nombreuses sépultures

La fin de Carthage

Avant même sa prise en 698, la capitale de la province d’Afrique s’est vidée de ses habitants byzantins. La décadence est nette peu de temps après la reconquête par Justinien, Abdelmajid Ennabli évoquant une cité « délaissée par le pouvoir central préoccupé de sa propre survie, abandonnée progressivement par une population dont l’aristocratie émigre ».
Dès le début du VIIe siècle, l’archéologie témoigne selon Liliane Ennabli d’une « ville rétrécie, resserrée sur son centre ». Le conquérant Hassan Ibn Numan fait détruire les installations portuaires pour prévenir tout retour des Byzantins, portant un coup final à la ville.