La chute des anges terrestres

Texte extrait du site dédié à Maria Valtorta, chapitre : Les tentations de Satan.

Même ceux qui étudient le phénomène ne peuvent comprendre », dit Maria Valtorta. Son acte d’offrande en tant qu’âme victime lui valut tout à la fois les souffrances extrêmes qu’elle partageait avec le Christ, et le don de l’œuvre, un don « extraordinaire.      

D’autres âmes inspirées eurent des défaillances et succombèrent aux assauts de Satan par le péché d’orgueil, le péché même de Lucifer, le plus beau des anges.     

Marie-Paule Giguère

Ce fut le cas de Marie-Paule Giguère (1921-2015). Elle fonde l’Armée de Marie le 28 août 1971 à Lac-Etchemin (Québec). Le 10 mars 1975, ce mouvement est approuvé comme association pieuse catholique par le cardinal Maurice Roy, archevêque de Québec et primat de l’Église du Canada. Le succès est au rendez-vous et l’inspiration réelle.      

Mais progressivement les dérives se font sentir. Marie-Paule Giguère passe insensiblement à l’adulation puis à l‘idolâtrie : elle se déclare réincarnation de la Vierge Marie, se fait consacrer par ordre « d’En-Haut » Souveraine de la Terre, Corédemptrice et se fait canoniser de son vivant par un prêtre dissident de son mouvement. 

Dès le début de ces dérives, l’Église avait retiré son approbation puis excommunié ses derniers membres. Marie-Paule Giguère est morte sans repentance apparente.   

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Madeleine de la Croix

Ce ne fut pas le cas de Madeleine de la Croix (de Cordoue), une clarisse espagnole. Au siècle de l’Inquisition et de la Reconquête (XVIe), elle fait preuve très jeune d’une âme mystique. Sa piété, son humilité, sa science de Dieu et sa prescience assurent rapidement sa réputation. Sa sainteté est reconnue par tous et montrée en exemple. On édite même un livre retraçant sa vie.        

Cette mise en lumière, que redoute tant Maria Valtorta avec raison, va causer la perte de la grâce : Madeleine cède peu-à-peu à l’attrait de la célébrité puis à l’orgueil. Dieu se retirant de l’orgueil, Madeleine perd ses grâces. Elle se lance alors dans la dissimulation, le simulacre, la pathologie, le mensonge.       

Tout ceci ne tarde pas à être découvert. Madeleine de la Croix est emprisonnée par l’Inquisition. Un exorcisme et un autodafé public suivent sa condamnation. Après cela, Madeleine de la Croix vécut, dans l’humilité retrouvée, le reste de ses jours. « Celle qui était devenue démoniaque pour satisfaire seulement des goûts de vanité terrestre, termina sa vie, humble, sans affectation, ennemie résolue des pompes, et paraissant avoir perdu jusqu’au souvenir de ce que peut être le péché d’orgueil ».           

Son cas est principalement connu par Juan-Antonio Llorente (1756-1823), un prêtre déchu de son ministère en raison de ses accommodements avec le monde. Puis par l’académicien Maurice Garçon (1889-1967), passionné de littérature diabolique et de sorcellerie. Ils construisirent la légende d’un pacte diabolique qu’aurait passé la jeune Madeleine afin de simuler la sainteté.    

Mais ce pacte est contredit par le bon sens : la jeune Madeleine aurait ainsi pratiqué une auto-crucifixion (pieds et mains) totalement impossible à réaliser par soi-même. Nul n’imagine prendre au sens premier ce que saint Paul déclare « Avec le Christ, je suis crucifié ». Mais il affirme cependant : « Je porte dans mon corps les stigmates des souffrances de Jésus » (Galates 6, 17).     

Ce pacte diabolique est surtout contraire à l’Écriture qui affirme qu’il ne pousse jamais de bons fruits sur un arbre mauvais. Avant sa défaillance, les fruits de la grâce étaient indéniables chez Madeleine de la Croix, tant dans ses appels à la conversion que dans ces incitations à embrasser la vie religieuse. 

Ces fruits sont à l’opposé de ce que veut Satan. Le Père Francisco Lopez Sedano, exorciste mexicain tirait cet enseignement de plus de 6.000 exorcisme : « Satan veut nous séparer de Dieu, il décourage, …  il nous plonge dans le désespoir et la haine : tout ce qui est négatif. » En aucun cas, il ne pousse à la sainteté.       

« Le critère pour la vérité et pour la valeur d’une révélation privée est son orientation vers le Christ lui-même », disait le cardinal Josef Ratzinger. Ce qui en détourne vient donc de Satan.

Mais il est un deuxième enseignement à retirer des cas exposés ici : la sainteté est un combat de tous les jours et un combat rude, elle n’est jamais acquise une fois pour toutes.

… et qui, cédant à la flatterie de l’Ennemi, connaîtra l’orgueil après l’humilité, l’athéisme après la foi, (…) la soif des honneurs après l’effacement.

Extrait du livre A l’aube d’une ère nouvelle. Visions de Maria Valtorta.
Le 20 août 1943, Jésus dicte :

(…) Pensez donc que ce ne sont que les prodromes, mais que ce n’est pas encore l’heure.

Ce sont les précurseurs de celui que j’ai dit qu’il pourrait s’appeler :
la Négation, le Mal incarné, l’Horreur, le Sacrilège, le fils de Satan, la Vengeance, la Destruction
et je pourrais continuer à lui donner des noms qui le décrivent d’une manière claire et effrayante. Mais lui n’est pas encore là.

Ce sera une personne très en vue, comme un astre. Non pas un astre humain qui brille dans un ciel humain. Mais un astre d’une sphère surnaturelle et qui, cédant à la flatterie de l’Ennemi, connaîtra l’orgueil après l’humilité, l’athéisme après la foi, la luxure après la chasteté, la faim de l’or après la pauvreté évangélique, la soif des honneurs après l’effacement.

Il serait moins effrayant de voir tomber une étoile du firmament que de voir se précipiter dans les spires de Satan cette créature déjà désignée, et qui copiera le péché de son père d’élection. Lucifer, par l’orgueil, est devenu le Maudit et l’Obscur. L’Antichrist, par orgueil d’un moment, deviendra le maudit et l’obscur après avoir été un astre de mon armée.

Comme récompense de son abjuration, qui secouera le ciel d’un frisson d’horreur et fera trembler les colonnes de mon Église par l’effroi que suscitera sa chute, il obtiendra l’aide totale de Satan qui lui donnera les clés de l’abîme pour qu’il l’ouvre.

Et il l’ouvrira tout grand pour qu’en sortent les instruments d’horreur que, au cours des millénaires, Satan a fabriqués pour amener les hommes au désespoir total, de sorte que d’eux-mêmes, ils invoqueront Satan comme Roi et courront à la suite de l’Antichrist, le seul qui pourra ouvrir les portes de l’abîme pour en faire sortir son roi, tout comme le Christ a ouvert les portes des cieux pour en faire sortir la grâce et le pardon qui font des hommes des êtres semblables à Dieu et des rois d’un Royaume éternel dont je suis le Roi.

et cherchera d’autres aides chez les ennemis du Christ, lesquels, ayant des armes de plus en plus meurtrières…

De même que le Père m’a donné tout pouvoir, de même Satan lui donnera tout pouvoir, et spécialement tout pouvoir de séduction pour entraîner à sa suite tous les faibles et ceux qui sont corrompus par la fièvre des ambitions comme l’est leur maître.

Mais, dans ses ambitions effrénées, il trouvera encore insuffisantes les aides surnaturelles de Satan et cherchera d’autres aides chez les ennemis du Christ, lesquels, ayant des armes de plus en plus meurtrières – que leur penchant au mal les incitera à mettre au point pour semer le désespoir dans les foules -, l’aideront jusqu’à ce que Dieu dise « Assez ! » et les réduise en cendres par la seule splendeur de son aspect.

Les hommes ont beaucoup trop disserté au cours des siècles – et pas toujours mus par une soif de savoir justifiée, ni par un honnête désir de faire réparation pour le mal menaçant, mais plutôt mus par une curiosité inutile – sur ce que Jean a dit au chapitre X de l’Apocalypse. Mais sache, Maria, que je permets qu’on sache tout ce qu’il peut être utile de savoir, tandis que je voile tout ce que je trouve bon que vous ne sachiez pas.

Vous êtes trop faibles, mes pauvres enfants, pour connaître le nom d’horreur des « sept tonnerres » apocalyptiques. Mon ange a dit à Jean : « Scelle ce qu’ont dit les sept tonnerres et ne l’écris pas. » Je dis que ce qui est scellé, ce n’est pas encore l’heure de l’ouvrir ; et si Jean ne l’a pas écrit, moi, je ne le dirai pas. (…)