Exploration des catacombes de Paris

Les carrières du 13e

J’ai visité les catacombes (carrières) du 13e, dans la nuit du jeudi 7 au 8 mars 2024, durant 9 heures. Nous étions trois. A notre grande surprise nous avons croisé d’autres groupes.
A la différence des catacombes du 15e et celles de Bagneux qui communiquent sous terre avec les kata du 14e, il n’y a aucune connexion possible avec les kata du 13e, et encore moins avec celles du 16e. Je les ai tous visité.
Ces catacombes sont difficiles d’accès et je les déconseille aux débutants. S’il est facile d’y rentrer, en sortir est plus compliqué car il faut soulever la plaque de l’intérieur dans des conditions de stabilité précaire.
Contrairement aux catacombes du 14e et Bagneux ou il y a beaucoup de zones « humides » celles du 13e sont quasi secs. Voici la plus belle fresque.

Téléchargement du plan des catacombes du 13e – en PDF, réalisé en 2009. Le version JPG (16 Mo)


La photo des « escaliers », c’est la salle Guerinet. Pour y accéder, il faut affronter une sérieuse et longue chatière. Elle était tellement éprouvante qu’arrivé dans la salle, on avait l’impression d’être comme « au Paradis ».
Il y avait un « livre de passage » que l’on pouvait consulter et remplir.

Pour info : la pire des chatières se trouve sur le réseau du 14e (GRS), pas loin de l’entrée par le tunnel du Parc Montsouris. Lorsque vous entrez par là, au lieu de tourner à gauche pour aller vers le parcours classique, tourner à droite.

Je rappelle que l’on ne doit jamais descendre seul dans les catacombes, et qu’il faut assimiler ça à un sport extrême, donc être correctement équipé : lampe de secours, eau, bonnet, gants et carte récente. Pour les descentes sportives, une petite trousse de secours est souhaitable.

Le Grand réseau sud (GRS)

Nous avons été dans le Grand Réseau (14e) la nuit du 20 au 21 janvier 2024 et, sur les indications d’un cataphile expérimenté rencontré sur place, nous avons vu une fresque incroyable. J’ai remarqué qu’à chaque descente nous découvrons de nouvelles choses, même après des années de pratique.

Les carrières du 16e (Carrières de Chaillot)

Nous avons visité ce réseau en octobre 2023. Il y a peu de graffiti et la roche est assez belles. Nous étions en semaine et l’on a croisé personne. L’entrée se fait via une galerie technique et ensuite pas une chatière un peu acrobatique mais sans danger.

Visite des carrières du 16e (Carrières de Chaillot)


Lien pour télécharger le plan en Haute définition (6 Mo), ou cliquer sur la carte pour une moyenne définition.

Carte des catacombes du 16e -Tantal - Carrières du 16e. (Carrières de Chaillot)

.

Un trésor bien caché.

Mai 2023 – Voici ce que l’on a trouvé dans une galerie très peu fréquentée du Grand Réseau – les catacombes du 14e. Naturellement je n’en révèlerais pas le lieu, et d’ailleurs j’en serais incapable, car ce n’était pas moi qui faisais « guide ».
De mon point de vue, c’est une œuvre d’art de haut niveau qui fait honneur aux morts. Et c’est l’unique endroit des catacombes « sauvages » où j’ai pu voir des crânes complets. Normalement tous les crânes sont dans les catacombes officielles.
Ce qui nous a surpris, c’est que cela fait des années que nous allons dans les catacombes, et l’on découvre à chaque fois de nouvelles choses.

.

Les fresques des catacombes du 15e.

(28 novembre 2021) Voici un reportage photos des plus belles fresques que l’on peut trouver dans les catacombes du 15e. Un endroit peu fréquenté. La plupart des gens visitent celles du 14e, qu’on appelle le Grand réseau.

.

Exploration souterraine : les catacombes.

Extrait de mon autobiographie : Une vie dans le surnaturel

(…) Un autre univers que je vais développer va être celui de l’exploration des catacombes parisiennes. Baudouin, que j’avais rencontré en faisant du théâtre, en était un passionné. Il réussit à m’entrainer dans cette zone souterraine de Paris, celle non autorisée, principalement située dans le 14e, qu’on appelle le Grand réseau sud. Un rendez-vous de fêtards et d’aventuriers des villes en manque de sensation forte, désirant se divertir à moindres frais. En réalité, c’était de la véritable spéléologie, et les dangers qui vont avec.

Théoriquement, circuler dans les catacombes de Paris est interdit, mais les autorités tolèrent. Il faut savoir aussi qu’il existe des cataphiles un peu fanatisés, capables d’emporter des marteaux-piqueurs pour rouvrir des passages obstrués. Lorsqu’une entrée importante est fermée, il faut peu de temps pour qu’elle soit rouverte, et on a le sentiment que rien ne peut arrêter ces gens.

Ces catacombes, qui sont d’anciennes carrières désaffectées depuis plus d’un siècle, sont devenues un lieu prisé des Parisiens « initiés et branchés ». J’en avais entendu parler dans les années quatre-vingt par un reportage photo du Figaro Magazine. L’on y voyait des jeunes filles toutes nues prendre des bains de boue. Puis les médias ont essayé de faire passer le message que l’époque des catacombes était terminée, faisant même croire que des bandes de voyous, ou des sectes, patrouillaient dans les couloirs.


En 1988, une copine qui avait connu cette époque m’avait dit : « Tu n’y es jamais allé ! Dommage, car maintenant, c’est terminé ».
Terminé ! Vraiment ? Lors de ma première sortie en 1997, nous étions deux et avions croisé une jeune femme seule qui faisait la sieste dans un hamac. Je lui avais demandé : « tu n’as pas peur d’aller seul dans les catacombes ? ». Elle m’avait répondu : « peur de qui ? de gens comme vous ? Il n’y a que des gens comme vous dans les catacombes ! ». Nous avions partagé avec elle la bouteille de champagne que Baudouin avait emporté pour célébrer ma première descente.

Cet ami Baudouin est d’ailleurs un peu spécial, car il a tendance à tout faire dans l’excès en matière d’activité physique. Lors d’une de nos descentes en 2012, nous étions un groupe de huit hommes, et l’on fit presque l’intégralité de nos huit heures de catacombes en courant. Constamment nous devions avoir un œil au sol pour repérer les pierres, et un au plafond pour ne pas se cogner, vu qu’ils sont généralement assez bas, nous obligeant parfois à ramper. Durant cette sortie, je fus pris d’une série de crampes, ce qui m’obligea à m’allonger dans la boue pendant qu’un bon samaritain me tendait les pieds pour faire cesser la douleur. Un de nos coéquipiers, me voyant couvert de boue, me dit : « Ne te plains pas, car moi, j’ai fait une chute dans l’eau, et je suis intégralement trempé ».
Cette sortie m’avait tellement traumatisé que je m’étais juré de ne plus y mettre les pieds. Mais plus tard au téléphone, Baudouin me rassura, me disant que la prochaine sortie serait plus calme, ce qui fut vrai.

Nous aimions beaucoup les activités génératrices d’émotion forte. Un jour, j’appris que Victor, son troisième fils qui avait huit ans, voulait qu’on l’inscrive dans un club d’escalade, un sport que je trouve vraiment dangereux, car malgré ma recherche d’extrême, je reste quelqu’un de très prudent. Je m’étais dit : « dommage pour eux ». Puis une semaine après, je vis ma fille de onze ans. Je lui dis : « alors Blanche, ça va bien le judo ? ». Elle me répondit : « J’ai arrêté, je vais faire de l’escalade ».

« Heu, pardon ? » Et elle me sortit tout un discours sur son intérêt pour les sports extrêmes. Ben oui ! « Les chats ne font pas des chiens ». J’ai donc renchéri sur les dangers de toutes ces pratiques hors normes.

Mon fils Augustin a hérité de ma prudence, et ma fille de mon attrait pour les activités à risque. Moi j’avais les deux, ce qui me mettait à l’abri d’une mort prématurée. Mais contrairement à mes parents qui en avaient eu neuf, moi je n’avais que deux enfants.

Alors qu’un jour j’accompagnai ma mère en visite dans une maison de retraite, je découvrais qu’un des patients avait fait la guerre d’Indochine. Immédiatement, je lui demandais de me raconter sa vie, sous-entendu s’il n’avait pas quelques anecdotes inconnues.
Engagé volontaire pour l’Indochine, il fit après la guerre d’Algérie. Puis devient plongeur sous-marin pour la sécurité civile, et il termina comme pompier !… Que des métiers à très hauts risques.
Cela me confirmait que certaines personnes ont bien comme une étoile au-dessus d’eux, ce que les Orientaux appellent la « baraka » : Des gens invulnérables. Ayant lu la biographie du Premier ministre anglais Winston Churchill (1874-1965), c’était la même chose pour lui. Bien qu’attiré par les premières lignes des champs de bataille, il ne lui arrivait jamais rien. Alors que d’autres se tuent en traversant la rue.

Les plans ont été redessinés en 2011
Le site pour télécharger le plan alkhemia des catacombes

Récit de différentes descentes

Je vous partage quelques extraits de mon journal de cataphile. Naturellement, il est préférable de ne pas être claustrophobe pour faire ce genre d’activité.

Grand réseau sud – 20 décembre 2014 – Durée : 8 heures

(…) Nous n’étions pas loin de Noël et des salles étaient occupées par des groupes, dont un qui faisait une soirée crêpes avec des guirlandes lumineuses qui décoraient l’endroit. On nous proposa les trois dernières, mais par politesse (ou timidité), l’on refusa. On a atteint difficilement la salle Z, en même temps qu’un groupe d’une dizaine de personnes qui avait prévu d’y faire une soirée. On croisa un jeune qui nous a un peu surpris, car il n’avait pas de plan, et il nous demandait des renseignements pour comment aller dans telle ou telle salle. On rencontra aussi une autre personne seule un peu éméchée qui semblait être en manque d’ami. La plupart des gens seuls que l’on croise écoutent à plein volume de la musique, on les repère de loin. Quelques tronçons de couloirs étaient envahis de fumigènes denses, ce qui rendait la progression difficile.

(…) Plus on s’approchait de la sortie et plus on entendait ou croisait des groupes. Arrivés à proximité de la chatière, on entendit : « police nationale, sortez ! » et puis une voix féminine disant : « mais tu leur fais peur, ils n’osent plus sortir ! » En 2012 une personne de notre groupe s’amusait à faire pareil aux cataphiles que l’on croisait. On sortit donc un peu soulagé. Un groupe de quatre ou cinq personnes, que des jeunes, venaient de sortir avant nous, c’est le seul moment où l’on fait un peu connaissance avec d’autres gens.

Une nuit d’avril 2016, on frôla l’accident.

(…) Une fois les repérages en surface terminés, et alors que l’on se dirigeait vers le métro pour rejoindre notre point de rendez-vous, on vit devant nous deux corbeaux sur le trottoir dont un immédiatement qui s’envola, celui de mon côté… mais celui du côté de Baudouin resta. Je me suis dit : « aïe ! signe de danger ».

Durant ce périple en sous-sol, lorsque l’on voyait des puits d’accès avec échelles métalliques, Baudouin et Louis (un coéquipier de cata) s’amusaient à les grimper pour tenter de trouver de nouvelles sorties. C’est justement lors de ce type d’exploration que Baudouin est tombé de deux mètres dans un petit local proche de la surface. Louis réussit à le retenir par le bras, ce qui limita la chute. Moi j’étais resté en bas de l’échelle, car je n’aime pas trop les risques inutiles.

Au cours de cette excursion, on entendit à un moment des ronflements, on s’est rapproché, et on a vu dans la salle appelée « Cabinet de Minéralogie » un ou des hamacs (il y avait des fumigènes et on ne distinguait pas bien), mais il y avait bien des gens qui dormaient. On a aussi croisé dans un autre endroit un couple avec un petit chien qui avait une lumière autour du cou.

(…) Après une erreur de parcours, l’on s’est retrouvé dans un couloir d’eau de plus en plus profond, avec des bruits très inquiétants et anormaux. C’était tellement flippant que j’avais demandé à Baudouin de passer devant, comme je fais souvent, car je suis moins courageux que lui.
« Tel père, tel fils ». Un jour, j’ai surpris mon fils de sept ans agir de même. Il était en haut d’un toboggan fermé dont il ne voyait pas la fin, car il y avait un tournant. Il en était un peu inquiet et dit à celui qui le suivait : « passe devant ».


Lorsque l’on rencontre des jeunes cataphiles, je m’amuse parfois à leur demander si leurs parents savent où ils sont. Ils me disent souvent : « mon père le sait, mais pas ma mère ». Mais je suis sûr que dans la majorité des cas, aucun des parents ne doit le savoir, ou du moins avoir une idée précise de ce que sont les catacombes, car le problème, c’est qu’en cas d’accident, aucun secours d’urgence n’est possible. Curieusement et heureusement, les accidents sont assez rares et il n’y a jamais eu de mort.

Pour ma part, l’accident auquel j’échappai lors de cette descente fut une entorse : Alors qu’on se dirigeait vers les fondations de la tour Montparnasse, l’on se retrouva devant trois personnes semblant venir de nulle part, et qui donnaient l’impression de nous barrer le passage. Deux avaient le type nord-africain et le troisième était noir. Des groupes ethniques rarissimes chez les cataphiles, surtout aussi loin des entrées. L’on eut un peu peur qu’ils refusent de nous laisser passer. Peut-être gardaient-ils l’accès à une fête privée, pensais-je, ce qui était très improbable vu l’endroit éloigné des salles habituelles.

Baudouin était tétanisé, comme à son habitude lorsqu’on rencontre des inconnus. Mais il n’a pas complètement tort. Il y a bien un risque réel de se faire voler les plans. Tout le monde n’en a pas, et il est préférable de ne pas les montrer aux cataphiles que l’on croise, en voici la preuve :

Lors d’une sortie, on avait croisé un groupe de jeunes et j’avais mon plan à la main. Un gars a demandé de le voir, je lui ai montré, n’étant pas aussi méfiant que Baudouin. Puis il l’a passé à une autre personne, et ainsi de suite, jusqu’à une fille en fin de groupe, qui est parti en courant !!! Course poursuite sans succès. J’étais prêt à renoncer au plan (on en avait d’autres) quand j’ai recroisé la fille, recourse poursuite, et elle a fini par céder, et me l’a rendu. (…) on leur a fait un peu la morale, et chacun a continué sa route.

Voulant éclaircir le mystère et débloquer la situation, j’ai demandé si l’on pouvait passer, et très gentiment, le grand noir me dit, étonné : « bien sûr que vous pouvez y aller » et on les doubla sans soucis, pour arriver rapidement dans une zone au sol truffé de monticules de pierres et de sable, une zone dangereuse pour les chevilles où je faillis me faire une entorse, accident très problématique dans ces endroits, si bien que j’ai demandé à Baudouin de faire demi-tour. Mais de toute façon, le couloir se terminait par une porte métallique fermant le passage, et donnant sur des machineries de la tour Montparnasse.

Qui étaient ces trois hommes improbables, semblant être là pour nous avertir d’un danger ? surement pas des cataphiles ordinaires. Des Anges ? des Aliens ? La lecture du chapitre VIII « Interférence alien » aborde le sujet. J’y raconte aussi une autre rencontre de ce style, en lien avec ces sorties catacombes.

Visite de l’Aqueduc de la Vanne, au sud des catacombes du 14e. Mai 2015.
Durée de la sortie : 9 heures.


Nous sommes entrées par un tunnel de la Petite ceinture, et nous avons décidé d’aller explorer la zone sud vers Montrouge, sous l’aqueduc de la Vanne. Des corridors assez rectilignes et peu fréquentés. Nous n’avons croisé qu’un seul groupe, qui revenait d’une salle décorée de petites sculptures d’une ville miniature. Malgré la simplicité du parcours (essentiellement des lignes droites), on a réussi à se perdre et à tourner en rond. On s’est rendu compte de notre erreur en constatant que l’on avait de l’eau jusqu’en haut des cuisses, dans un couloir que l’on était censé avoir déjà pris à l’aller sans avoir connu un tel niveau d’eau. On était en fait « hors plan » encore plus vers le sud.

En juillet 2016, on visita les catacombes du 13e, dont l’entrée fut un peu périlleuse.

On a démarré un peu tard, vers 23 heures. Nous sommes entrés par un passage assez difficile qui a nécessité une descente en rappel improvisé sur quatre mètres, car les échelons du dernier tronçon avaient été sciés. On a eu la flemme de chercher une entrée plus facile. Il nous fallait donc impérativement trouver un autre endroit pour la sortie et on avait plusieurs pistes, car Louis avait fait des repérages en surface, mais rien de sûr à 100 %, tant que l’on ne les a pas pris de l’intérieur.

Pour passer cette épreuve de l’entrée, il fallait vraiment avoir le goût du risque. Cet accès périlleux nécessitait de passer par deux trous assez étroits, un peu avant la partie en rappel. Le passage était tellement serré que j’ai dû retirer mon blouson et les mains devaient être levées. Au début d’ailleurs, je voulais y renoncer, mais voyant la seule fille de notre groupe y aller, j’eus le sentiment que je ne pouvais pas me défiler. (…)

Reportage TV

Par mon site web où je racontais toutes nos aventures, on finit par être un peu connu dans le milieu, si bien qu’en 2016, on participa à un reportage pour le « 6 minutes » d’M6, un petit journal télévisé d’information. Durant près de cinq heures, accompagnés d’une caméraman-réalisatrice, je vécus les moments les plus intenses de toute ma vie.

En voici le récit, extrait de mon journal.

Mireille, la journaliste qui devait nous accompagner, m’appela quelques jours avant le jour J. La trentaine, n’ayant jamais fait de descentes, elle devait nous retrouver à 21 heures au Burger King d’Alésia. Baudouin, arrivant de Lille, devait nous rejoindre 45 minutes après. Assis dans un coin de ce fastfood, je vis entrer une jeune femme en tenue cataphile portant une grosse caméra, je me suis dit que cela devait être elle. Je l’interpelais par son prénom et rapidement on en vient à se tutoyer. Puis, après lui avoir montré les plans et mangé un morceau, Baudouin arriva et le périple allait pouvoir commencer.

Avec sa grosse caméra, naturellement les cataphiles que l’on croisait étaient très intrigués. On s’était mis d’accord qu’elle ne devait pas dire qu’elle était journaliste, et je lui proposais de faire passer ça pour un travail d’étudiant, un projet scolaire.

On voulut accéder au chemin de fer de la Petite Ceinture par le chantier d’une ancienne gare en rénovation, comme on le faisait depuis un an, mais un vigile dans sa voiture, me voyant m’approcher de la grille, nous klaxonna. On prit donc une autre entrée, située plus loin près d’un pont, mais moins facile d’accès.

On marcha le long des rails en direction du tunnel de Montsouris, sous le parc, pour arriver à la chatière d’entrée. J’ai dû rassurer Mireille, en lui disant que de l’autre côté se trouvait un couloir où l’on pouvait être plus ou moins debout. Malgré tout, je l’ai entendu dire en s’y engouffrant : « Jésus Marie Joseph », une phrase que je connais bien et que l’on dit en cas de péril imminent.

Pour son film, elle nous demandait sans cesse de refaire certains mouvements. Entrer et sortir de la chatière par exemple. C’était un peu un travail d’acteur, et on s’est très volontiers prêtés à ce jeu car, Baudouin et moi, on s’était connu en prenant des cours de théâtre et de cinéma.

Voir le reportage sur YouTube


Durant cette sortie, j’ai pu constater un niveau d’eau assez important, on a constamment pataugé. Mireille avait mis des bottes malgré ma mise en garde, et elles furent rapidement remplies d’eau. Il faisait zéro degré à l’extérieur, mais en sous-sol on avait vraiment chaud, et l’eau dans laquelle on pataugeait nous faisait du bien.

On avait appris dès le début, grâce à un groupe qui en sortait, qu’un comité d’accueil hostile nous attendait dans une salle, surement pour casser nos caméras… et peut-être nous violenter ? On avait donc dû éviter certains endroits et se faire discret. Il y avait un vrai danger, car les cataphiles n’aimant pas les journalistes, ils pouvaient devenir mauvais. On a dû passer notre temps à mentir aux gens qui nous posaient des questions, au point que la caméraman n’en revenait pas que l’on puisse autant mentir.

Les jours d’après, j’en ai parlé à ma sœur Sophie, journaliste au Figaro, et elle m’a rassuré, me disant qu’elle-même devait obligatoirement mentir pour obtenir des informations sensibles. Donc se faire passer pour quelqu’un d’autre, ce que nous avions fait.

J’ai lu plus tard sur un forum de cataphiles, que tout le monde avait été prévenu de notre visite, et que des fumigènes avaient été activés pour empêcher que l’on puisse filmer correctement.

On avait la sensation de vadrouiller dans un endroit de grands dangers, comme une zone de guerre. Ce fut une expérience d’une forte intensité. J’ai pu constater que journaliste d’investigation était un métier assez dangereux, comparable à celui d’agent secret.

Comme à chaque fois, on a fini par se perdre, ce qui inquiéta un peu Mireille, d’autant plus qu’on était entouré d’un épais brouillard.

On croisa à ce moment-là un homme seul à l’allure un peu étrange qui nous dit que l’on pouvait le suivre, si on cherchait la sortie. Baudouin ne donna pas suite à la proposition et retrouva le chemin, qui était à l’opposé de celui qu’indiquait l’individu. On s’est demandé si ce n’était pas un piège ! Effectivement, lorsque des cataphiles expérimentés voient des gens perdus, ils ne peuvent s’empêcher de leur donner de fausses informations, encore plus avec des journalistes. Moi et Baudouin n’avons jamais compris cette attitude.

À l’approche de trois heures du matin, la journaliste était au bord de l’épuisement total. On décida donc de rentrer par la plaque de la (…). Arrivés en haut de l’échelle métallique et pressés par une Mireille au bord de la crise de nerfs, on réussit très difficilement à soulever la plaque.

Cette délivrance fut une vraie joie pour nous et un soulagement pour notre coéquipière qui voyait la fin de son cauchemar. Cette sortie sous terre avait duré presque 5 heures, au lieu des 1 h 30 prévue.


Comme mise en scène finale, elle voulait absolument pouvoir filmer la plaque se refermer de l’intérieur, mais vu la difficulté que l’on avait eue pour la soulever, on l’incita à renoncer. On a papoté assez longtemps sur le trottoir, se photographiant, rangeant nos affaires et récupérant les divers matériels que l’on avait dispersés dans les sacs. On avait formé un groupe très solidaire et tout s’était bien passé, pas de blessé ni de bagarre, pas de caméra tombée à l’eau.
Comme mise en scène finale, elle voulait absolument pouvoir filmer la plaque se refermer de l’intérieur, mais vu la difficulté que l’on avait eue pour la soulever, on l’incita à renoncer. On a papoté assez longtemps sur le trottoir, se photographiant, rangeant nos affaires et récupérant les divers matériels que l’on avait dispersés dans les sacs. On avait formé un groupe très solidaire et tout s’était bien passé, pas de blessé ni de bagarre, pas de caméra tombée à l’eau.

Malgré l’heure matinale et qu’on soit un dimanche, elle devait passer à Neuilly, au siège de M6 pour y déposer son matériel, car le « dérushage » devait être fait assez rapidement. Elle nous expliqua que ce n’était pas elle qui faisait le montage, et qu’une fois les rushs déposés, son travail était terminé. Effectivement, la suite m’a révélé que le « process » de production chez M6 était compartimenté à l’extrême.

Après ce périple, ont dû prendre des pseudonymes, pratique assez courant dans ce milieu, et se faire un peu oublier, car on est clairement passé pour des traitres. Mais peut-être est-ce tout simplement de la jalousie.

À propos de cette aventure, vous avez pu lire la phrase : « Je vécus les moments les plus intenses de toute ma vie. »

Étrange ce constat. Qu’ai-je fait au Ciel pour mériter un pareil cadeau. En voici l’explication. J’avais mis en ligne sur mon site d’évangélisation différents messages, où Dieu nous demandait de renoncer à notre propre volonté. En voici des extraits

Message de Jésus donné à Louisa Piccarreta (1865-1947)
Dès l’instant que l’âme décide d’entrer dans ma volonté, elle se fond en moi et moi en elle ; elle trouve tous mes biens à sa disposition : force, lumière, aide, tout ce qu’elle veut. (…)
L’âme qui fait ma volonté, elle est tout pour moi et je suis tout pour elle. (…) Les âmes qui vivent dans ma volonté se vident d’elles-mêmes, pour me donner toute la place en elles.

Message de Jésus à John Leary (USA) le 29 avril 2011.
Recherchez donc ce que je veux que vous fassiez dans cette vie,
au lieu de divaguer dans vos propres choix. (…)

Un autre message disait que le concept de « l’homme renonçant à sa propre volonté, en faisant entrer en lui la volonté de Dieu » était ce qui plaisait le plus au Seigneur, et que ceux qui en feraient la promotion en seraient royalement récompensés, ce qui fut bien le cas.

Voici ce que je notais dans mon journal expériences spirituelles :

Ce qui m’a attiré par cet exercice, c’est que cela paraissait être la chose faisant le plus plaisir à Dieu, et avec en retour de nombreuses grâces. Rien que le fait de faire connaitre la Divine Volonté, cela semblait être intéressant en matière de cadeaux du Ciel. Je l’avais lu sur un site, eh bien ce fut vrai. Trois jours après la mise en ligne de ce chapitre, une grâce phénoménale est arrivée durant le weekend, une chose dépassant de loin toutes mes attentes. L’expérience de loisir la plus intense de toute ma vie.

Un autre fait marquant s’est rajouté. Le jour même où je venais de commencer de vivre en gommant ma volonté propre, je prenais le train pour aller travailler, et il resta bloqué suite à un incident. On avait trouvé un cadavre sur les voies. Je me suis demandé ce que pouvait bien signifier ce fait divers, que je soupçonnais d’être un lien avec ma progression spirituelle. J’en conclus que ce cadavre devait représenter ma volonté propre.

Épilogue

Lors de ma première descente en 1997, on alla voir la seule tombe officielle des catacombes du Grand réseau sud, celle de Philibert Asper, décédé le 3 novembre 1793. Il ne fut retrouvé qu’en 1804, onze ans plus tard, identifié par le trousseau de clefs du Val-de-Grâce attaché à sa ceinture, dont il était portier.

Devant la tombe, il y avait une fleur dans un vase. Je dis un « Je vous salue Marie », puis juste après, je me retourne et, par inadvertance, avec mon sac à dos, je fais basculer le vase, qui tombe et se casse. Baudouin contempla la scène avec stupeur. J’en fus désolé, mais me dis en moi-même que c’était peut-être un signe qu’il était en enfer. D’autant plus que sa stèle se trouve sous la rue Henri-Barbusse, anciennement appelée rue d’Enfer.

L’exploration du 13e a été plus difficile que le Grand réseau et une boussole est indispensable, surtout à proximité des anciennes cuves de gaz (voir image en haut) où l’on est instantanément désorienté.

Plan réuni du Cellier et de la Plage.

Catacombes du 14e - Plan réuni du Cellier et de la Plage.