La création de la Terre

Visions d’Anne-Catherine Emmerich (1774-1824)

Extrait du livre : Les mystères de l’Ancienne Alliance consultables sur : Livres Mystiques.com.

Juste après la requête des anges restés fidèles et après le mouvement dans la Divinité, je vis apparaître une sphère sombre a côté du disque de ténèbres qui avait pris naissance en bas cette sphère était à la droite du disque, à une faible distance.

Alors je posai mon regard plus attentivement sur cette sphère sombre à droite du disque de ténèbres, et j’y vis un mouvement, comme si elle devenait de plus en plus grosse je vis des points lumineux jaillir de la masse, la recouvrir comme de rubans clairs et déborder ça et là en larges taches claires et en même temps, Je vis le profil de la terre qui surgissait de l’eau et s’en séparait.

Puis je vis un mouvement dans les endroits découverts, comme si quelque chose y prenait vie. Et je vis de la végétation croître sur la terre ferme, et un fourmillement de vie parmi les plantes. déjà des mon enfance, je pensais que les plantes étaient animées.

Jusque-là , tout avait été gris, puis tout devint clair, et Je vis comme un lever de soleil. C’était comme le petit matin sur la terre, lorsque tout sort du sommeil. Tout le reste de la vision disparut alors. Le ciel était bleu, le soleil y commençait sa course Je vis seulement une partie de la terre éclairée et illuminée par le soleil, spectacle si beau et si ravissant que je pensai que ce fût le paradis.

Et je voyais tout ceci, toutes ces transformations sur la sphère sombre, comme un jaillissement du globe tout-puissant de la Divinité Lorsque le soleil monta, tout fut comme au matin, au réveil : mais là , c’était le premier matin, et pourtant aucune créature ne le savait : elles étaient là comme si elles avaient toujours été là , elles étaient dans l’innocence.

Tandis que le soleil montait, je voyais les arbres et les plantes devenus plus grands et croissant toujours plus. L’eau était plus limpide et plus sainte, toutes les couleurs étaient plus pures et plus vives, tout était indiciblement agréable il n’y avait pas non plus trace de ce que les créatures sont maintenant.

Toutes les plantes, toutes les fleurs, tous les arbres avaient d’autres formes. Maintenant, tout parait aride et rabougri en comparaison. Maintenant tout est comme dégénéré.

Souvent, lorsque je comparais les plantes ou les fruits de notre jardin à ceux du sud, qui sont tout différents, plus grands, nobles, plus savoureux, comme par exemple les abricots, je pensais : ce que sont nos fruits par rapport aux fruits tropicaux, les fruits tropicaux le sont, et encore de bien plus loin, par rapport aux fruits du paradis.

J’y ai vu des roses, blanches et rouges, et je pensai qu’elles signifiaient les souffrances du Christ et la Rédemption. J’ai vu des palmiers aussi, et de grands arbres au large feuillage, qui donnaient une ombre très étendue, comme un toit.

Dès que je vis le soleil, tout était petit sur la terre, puis tout grandit et devint finalement immense. Les arbres ne poussaient pas serrés les uns contre les autres. Je vis seulement une plante de chaque espèce, pour les grandes du moins, comme lorsqu’on expose seulement un spécimen dans les parterres

Du reste, tout était verdoyant et d’une pureté, d’une intégrité et d’une perfection que ne rappellent en rien les aménagements et les nettoyages effectués par les hommes. Je pensais encore combien tout était beau, tant que l’homme n’était pas là !

Il n’y a pas de péché, pas de destruction, pas de déchirement. Ici, tout est intègre et saint ici, rien n’a été soigné et guéri ici, tout est pur, rien n’a eu besoin de purification. L’étendue que je voyais était douce et vallonnée, et toute recouverte de végétation mais au milieu il y avait une source, d’où s’écoulaient de tous côtés des ruisseaux, qui se jetaient parfois les uns dans les autres.

Je vis d’abord du mouvement dans ces eaux, et remarquai des animaux vivants puis ensuite je vis les animaux ça et la, parmi les buissons et les fourrés, comme sortant du sommeil et regardant ça et là autour d’eux ils n’étaient pas craintifs, et tout différents de ce qu’ils sont maintenant par rapport aux animaux actuels, ils étaient aussi parfaits que des hommes ils étaient purs, nobles, rapides, attachants et doux.

Il est impossible de l’expliquer. La plupart de ces animaux m’étaient inconnus. Je n’en vis vraiment aucun comme maintenant. J’ai vu l’éléphant, le cerf, le chameau, et particulièrement le rhinocéros, que j’ai vu aussi dans l’Arche, où il était remarquablement attachant et doux. Il était plus trapu qu’un cheval et avait une tête ronde. Je n’ai pas vu de singe, pas d’insectes. ni aucune de ces misérables bêtes hideuses. J’ai toujours pensé que c’étaient là des punitions du péché. J’ai vu de nombreux oiseaux, et j’entendais leurs chants merveilleux, comme au matin, mais je n’ai entendu aucun rugissement et je n’ai vu aucun oiseau de proie.

Le Paradis existe toujours, mais il est absolument impossible aux hommes d’y accéder. Je l’ai vu, qui subsiste toujours dans toute sa splendeur, très haut, séparé en biais de la terre, comme le disque de ténèbres des anges déchus fut détaché du ciel.

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